La mort au trousse....

**Neokriss** Mar 4 Sep - 1:14

Le bruit des lourds sabots de Ote résonnait dans la forêt. Le cheval galopait à toute allure, et son cavalier, Randall, avait les traits tirés par la peur, ou plutôt la terreur. Tenant la bride d’une main, il chercha fébrilement dans son sac son vieux pistolaser. Mais, dans une grimace insurmontable, il comprit qu’il l’avait laissé caché dans le double fond d’un paquet cadeau, à la banque...

La bête qui poursuivait Ote et Randall était monstrueusement rapide... Elle bondissait d’arbre en arbre, ses griffes laissant des entailles de plusieurs centimètres dans les troncs, ses yeux injectés de sang trahissaient le plaisir mauvais qu’elle éprouvait à traquer sa proie...

Randall, entendant de moins en moins les bruits sourds des pas sur les branches d’arbres, ne pût se retenir de tourner la tête pour voir à quelle distance l’animal se trouvait... Erreur fatale, Randall n’étant alors qu’un cavalier débutant, il ne parvint pas à éviter de vider les étriers lorsqu’une branche lui heurta la nuque...Ote émit un cri de surprise et continua sa course effrenée, sans songer au triste sort qu’attendait son maître...

Encore abasourdis par la chute, Randall n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait quand l’escorlien lui transperça la poitrine de sa langue effilée. Pas un cri, juste le doux son du sang giclant hors des artères sectionnées de Randall. Le colporteur hocha la tête, plus surprit qu’apeuré à présent, et tomba dans un sommeil qui aurait dû être sans fin...

Des bruits de lapements...de la bave visqueuse sur le visage...des poils caressants doucement le visage de Randall....

A son réveil, Randall se trouvait nez à nez avec Ote. Visiblement, le cheval avait eut des remords a fuir comme il l’avait fait et était revenu au chevet de son maître. Un peu étonné de pouvoir encore respirer l’air de Tranova, Randall se remit difficilement sur pieds et jeta un coup d’œil dans son sac. Tout était lacéré, y comprit d’ailleurs sa belle chemise à fleurs et son blouson bien chaud. Seul une vieille toge sale semblait avoir été épargnée par la fureur destructrice de l’escorlien. Randall grimpa péniblement sur Ote et lui ordonna de se rendre à Halerouine.

Randall se fit la promesse que plus jamais il ne quittera la capitale tant qu’il ne serait pas un cavalier émérite...les Ailes d'Argents pourraient bien attendre...